En 1980, l’administration de la santé s’associe aux universités francophones pour créer une asbl. La finalité est double : assurer la représentation de l’éducation pour la santé en Belgique et à l’étranger ; soutenir la qualité des pratiques émergeantes en Education pour la santé. La rencontre entre expertises scientifiques et pratiques quotidiennes autour de projets communs devient le ferment d’une amélioration de la qualité de l’éducation pour la santé, puis de la promotion de la santé durant deux décennies.

En 1996, ces options amènent à renouveler la manière de modéliser et de travailler l’évaluation et ouvre l’APES-ULiège à de nouvelles expertises en France, au Québec ou aux Pays-Bas. Parallèlement, en 1997, le décret de promotion de la santé institue les Services Communautaires de Promotion de la Santé. Dans ce cadre, la position d’interface de l’APES-ULiège s’étend aux décideurs, administratifs et politiques. L’évaluation doit prendre en compte non seulement la volonté des opérateurs d’une amélioration continue leurs pratiques mais aussi la nécessité de rendre compte et de documenter les décisions d’allocation de ressources.

Ainsi les années 2000 opèrent un renouvellement des pratiques d’évaluation. Ce renouvellement se structure autour des pratiques d’évaluation qui valorisent la participation des parties prenantes, il amplifie les démarches de triangulation (méthodes, sources, disciplines, théories) et se fonde sur une diversification des méthodes qualitatives.

Durant ces années, les réflexions à propos de la construction participative de l’évaluation se sont formalisées et concrétisées notamment dans les domaines de la promotion de la santé des enfants et des jeunes et de la promotion de la santé mentale.

L’APES-ULiège célèbre ses 25 ans d’existence le 22 novembre 2005 et fournit à ses partenaires (experts, acteurs de terrain ou décideurs) l’occasion de croiser leurs expériences autour de diverses questions posées par les pratiques d’évaluation. C’est aussi l’occasion de travailler des pistes pour l’avenir.

Depuis 2006, l’APES-ULiège accorde une attention particulière à la promotion de la santé à l’école en développant des outils et des démarches pour faciliter l’application et l’évaluation des projets de service des Services PSE et Centres PMS, mais aussi en soutenant les initiatives visant à promouvoir la santé dans les établissements scolaires. Ainsi, les années 2011 à 2013 sont consacrées à l’accompagnement global du dispositif expérimental des Cellules Bien-être dans les établissements scolaires et à l’évaluation de celui-ci.

Les 5 dernières années se caractérisent aussi par un engagement à rencontrer des enjeux sociétaux et méthodologiques émergents, qui ne sont d’ailleurs pas sans lien. Comment infléchir la gouvernance et les pratiques professionnelles en faveur d’une réduction des inégalités sociales de santé? Cette réflexion sur les inégalités sociales de santé actualise l’attention sur les  déterminants sociaux de la santé, l’importance de politiques publiques centrée sur la qualité de vie et le bien-être, le développement et l’éducation des enfants et des jeunes. Les démarches d’évaluation participative et négociée, le mixage de méthodes, une ingénierie qui mutualise l’évaluation locale et globale sont autant de défis méthodologiques et épistémiques pour rencontrer les complexités soulevées par ces enjeux dans l’évaluation de politiques publiques.

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