Des outils pour développer la qualité de la promotion de la santé à l’école
Depuis les années nonante, la promotion de la santé à l’école tend à dépasser les initiatives de type pédagogique pour s’orienter vers des approches intégrées considérant tant l’influence des contenus d’enseignement dispensés que celle des apprentissages informels et celle des modes de vie induits par l’environnement dans lequel les élèves évoluent (Young & Williams, 1989 – Vivre et apprendre la santé à l’école, 1992). Le mouvement des Ecoles promotrices de santé, promu par l’OMS, l’UIPES et la Commission européenne vont en ce sens. La mobilisation des communautés scolaire autour des « projets-santé » est une pratique recommandée. De nombreuses initiatives de promotion de la santé à l’école se sont développées, généralement portées par des instances situées hors du champ de l’enseignement, notamment dans le cadre de projets financés par le secteur de la santé.
C’est aussi dans ce cadre que s’inscrivent les initiatives de l’APES-ULiège depuis 1986, tant au travers des appuis méthodologiques (Charte école sans fumée, Collection SPEOL) qu’au travers des formations (Penser l’école, changer l’école, formation de candidats inspecteurs en centre PMS ou du projet de service des PSE (kit d’autoévaluation, Charte de qualité, etc.)
Des outils pour soutenir la participation des communautés scolaires, le travail collectif et la collaboration avec les acteurs externes
De 2011 à 2012, l’APES-ULiège a assuré l’accompagnement global du dispositif pilote des Cellules bien-être promu simultanément par les Ministères de l’Enseignement, de la Santé et de la Jeunesse de la Fédération Wallonie-Bruxelles. La notion de bien-être y apparaît de manière convergente avec les travaux du Conseil de l’Europe (2010) ou de l’OCDE (2010): elle favorise des approches multi-factorielles intégrant les dimensions médicales, politiques, sociales et éducatives.
Parmi les constats issus de l’évaluation du dispositif pilote des Cellules Bien-être, citons : la variété des portes d’entrée thématique, adaptées aux spécificités de l’établissement, mais communauté d’approche et/ou de compétences sous-jacentes ; la place accordée à la participation (dans « à partager » : documents de l’OEJAJ et du Conseil de l’Europe) et à l’engagement des élèves comme des adultes ; la collaboration avec les acteurs externes à l’école ; l’organisation par projets ou l’intégration d’actions permanentes dans la vie ou le curriculum, etc. (Consulter les rapports de 2012 et 2013)
Dans le cadre du dispositif cellules bien-être l’APES-ULiège a développé quelques outils jugés utiles pour soutenir le travail collectif dans les établissements scolaires : les récits, le schéma des collaborations, l’adaptation du modèle de Le Moigne pour évaluer la dynamique d’une organisation.
Des outils pour articuler projet et curriculum dans le cadre des « Educations à… »
Parallèlement, les réseaux internationaux préoccupés de promotion de la santé et du bien-être à l’école introduisent assez systématiquement la réussite scolaire et le développement durable dans leurs réflexions et modélisations. On citera par exemple les « Ecole 21 ». Et du côté des chercheurs en sciences de l’éducation, on voit apparaître des réflexions sur les « Éducations à.. ». Celles-ci ont intégré différents systèmes scolaires en introduisant l’éducation à la solidarité, l’éducation aux risques, l’éducation à la citoyenneté, l’éducation à la santé, l’éducation aux droits de l’homme, l’éducation aux médias, l’éducation à l’entrepreneuriat, … qui ont un lien direct avec différents champs éducatifs et qui peuvent s’organiser en enseignements autonomes. Ces éducations à, et contrairement aux enseignements classiques, se caractérisent par le développement d’attitudes, de valeurs et de compétences sociales suite à des actions éducatives ou à la conduite de projets visant l’implication et l’engagement des participants. (Lebeaume et Pavlova 2009 + SPIRALE 50)
Le défi pour les prochaines années consistera à développer des outils et des collaborations intersectorielles pour une approche plus cohérente et pérenne des ces « éducation à », intégrées aux curricula.